Effet des pesticides sur l'environnement

Les pesticides sont classés dans la catégorie des biocides, au même titre que les antibiotiques et les antiparasitaires. Ce sont des produits chimiques, utilisés à des fins de contrôle ou de neutralisation d’organismes vivants considérés comme nuisibles pour l’homme car entravant ses activités, notamment agricoles et commerciales. Les êtres vivants dits nuisibles peuvent être des animaux, des végétaux, des champignons ou d’autres micro-organismes. Les pesticides existent en grande variété, chacune ayant un rôle particulier et des propriétés spécifiques ; on retrouve ainsi des herbicides et des insecticides mais aussi des bactéricides, des taupicides, des molluscicides… Les substances phytosanitaires sont également des produits destinés à éliminer les ravageurs, cependant, leur définition est moins large que celle des pesticides qui peuvent aussi désigner des molécules à usage vétérinaire.

Rôle des impuretés des pesticides

Les pesticides sont composés d’une partie toxique, destinée à attaquer ou exterminer le nuisible, et d’une partie appelée solvant composée d’une substance ayant pour but de protéger l’utilisateur humain. Pourtant, malgré diverses réglementations au fil des ans pour limiter leurs effets négatifs, les pesticides s’avèrent généralement néfastes à la fois pour l’homme et pour l’environnement. En 2012 déjà, plus de 900 molécules actives étaient en circulation sur le marché. Les pesticides modifient l’environnement, mais l’inverse est aussi vrai. En effet, par leur composition chimique, les pesticides mettent en œuvre de nombreux mécanismes écotoxiques, ce qui modifie profondément l’environnement, à savoir l’air, l’eau, les sols, les bactéries, les champignons… En réponse, tous ces acteurs de l’environnement émettent une réponse qui modifie les pesticides eux-mêmes, leurs impuretés et leurs molécules de dégradation.

Ces impuretés sont presque inévitables dans les procédés de fabrication des pesticides et représentent souvent la cause principale de leur toxicité ; par exemple, les résidus néfastes d’hexachlorocyclohexane sont causés par sa teneur en isomère β, qui s’accumule à long terme dans les graisses des mammifères et cause des ravages. L’herbicide 2,4,5-T a également, pendant un temps, relâché un résidu appelé TCDD qui a causé des dégâts dans les populations de cochons d’Inde et de hamsters à cause de sa persistance exceptionnelle. Tous les pesticides n’ont pas des résidus aussi puissants mais ceux-ci mettent en exergue la nécessité d’une qualité et d’une exigence exceptionnelles dans la conception de pesticides.

Opposition aux pesticides

Malgré les oppositions croissantes et les études démontrant la dangerosité des pesticides, leur utilisation ne cesse d’augmenter ; la France est d’ailleurs le premier pays producteur mondial et l’un des plus gros consommateurs en termes de volume. Pourtant, les opposants ne manquent pas d’arguments. Ils s’opposent, notamment, à l’usage systématique, au « réflexe » pesticides. Certaines maladies et certains parasites développent en effet – comme pour les antibiotiques chez les bactéries humaines – des résistances au fil du temps. Le problème des résidus est également prégnant ; les animaux se nourrissant de déchets de l’industrie agroalimentaire pourraient être contaminés, ainsi que les humains se nourrissant de végétaux et d’animaux en contact avec des pesticides. Leur usage systématique, enfin, est un cercle vicieux ; en infiltrant les sols, l’action des pesticides dégrade la biodiversité et l’écosystème qui finissent par produire des aliments de moindre qualité, et encore moins résistants aux aléas climatiques et aux maladies éventuelles.