Pollution de l'air

Les pesticides pulvérisés sur les cultures n’ont pas seulement un effet néfaste pour l’eau et pour le sol. En effet, les molécules chimiques se déplacent en premier lieu grâce au vent ; leur dispersion se fait donc tout d’abord par la voie des airs.

Une campagne nationale a été lancée, en France, pour explorer le sujet des pesticides. Plusieurs agences nationales se sont associées, parmi elles l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, et le Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air.

Ces organismes ont effectué des prélèvements pendant un an, de 2018 à 2019, sur cinquante sites différents distants les uns des autres, soit situés à au moins 150 mètres de champs cultivés, soit en aire urbaine ; l’étude a permis de trouver 75 produits différents dans l’air. Parmi ceux-ci, 32 sont classés comme potentiellement cancérigènes ou perturbateurs endocriniens et donc, d’urgence prioritaire. Plus grave encore, parmi ces substances présentes dans l’air, 9 sont officiellement interdites : c’est par exemple le cas du lindane, ainsi que du folpel. Le folpel, déjà classé par l’Organisation Mondiale de la Santé comme un cancérigène mutagène et probablement reprotoxique, est la substance présentant les plus hauts niveaux de concentration.

La pollution par l’air pose un autre problème. Les pesticides répandus sur une culture peuvent en effet, au moment-même de leur pulvérisation, rejoindre d’autres cultures ou d’autres champs et ainsi, multiplier leurs effets dans la même zone. Cela pose problème notamment pour les insectes pollinisateurs qui risquent de butiner des fleurs contaminées ; ils s’exposent à un risque de mort directe, car les doses sont généralement très fortes pour la taille de leurs organismes, et risquent aussi de propager à leur tour, et involontairement, les substances toxiques. C’est notamment le cas pour les abeilles, dont des essaims entiers sont décimés de cette manière.